Ministère
chargé de la Mer
et de la Pêche
Ligne Bleue - Numéro 6 - Décembre 2025
En cette fin d’année 2025, les préfets coordonnateurs de façade Méditerranée ont adopté la nouvelle stratégie de façade, publié le 14 novembre 2025, désigné les nouveaux membres du Conseil maritime de façade (le 15 décembre 2025) avant de réunir le CMF dans les locaux de la DIRM à Marseille le 16 décembre. Ce CMF a été l’occasion d’accueillir ses nouveaux membres mais aussi d’élire le président de la commission permanente du CMF. Ce dernier rendez-vous de l’année 2025 ouvre donc officiellement la nouvelle mandature du CMF (2025-2028) et a permis de fixer et de partager le cap et les priorités d’actions pour 2026. Une série de documents d’appropriation et d’accompagnement du DSF ont été produits par les équipes de la DIRM pour contribuer à nourrir cette dynamique (Le DSF en bref + guides d’accompagnement). Ces concrétisations sont le fruit d’un travail de qualité de l’ensemble des acteurs comme l’a souligné monsieur Éric BANEL, directeur général des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture du ministère chargé de la Transition écologique, venu assister à ce CMF.
Validée à l’unanimité par les quatre-vingt membres du Conseil maritime de façade Méditerranée le 20 juin 2025, la Stratégie de façade sera mise en œuvre par l’ensemble des acteurs de la mer et du littoral durant les six prochaines années.
Il s’agit d’une étape importante à l’issue d’un travail qui a fortement mobilisé les acteurs publics et privés de la façade. La concertation a débuté dès 2023, au sein du Conseil maritime façade d’abord, puis avec le grand public, notamment à l’occasion du débat public « la mer en débat », particulièrement riche en Méditerranée.
Cette stratégie s’inscrit dans la continuité des engagements pris par la France en Europe et à l’international et dote la façade Méditerranée d’une vision à 2050. Représentants de l’État, des collectivités territoriales, des socio-professionnels, des associations et fédérations se projettent collectivement vers une gestion effective des aires protégées, le maintien d’une pêche durable, l’adaptation au recul du trait de côte, la coopération interportuaire ou encore la limitation stricte des nuisances générées par le tourisme et les loisirs nautiques.
Le 16 décembre, le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Jacques Witkowski représenté par Didier Mamis, secrétaire général aux affaires régionales et le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, préfet maritime de la Méditerranée, préfets coordonnateurs de la façade, ont réuni les membres du Conseil maritime de façade (CMF) Méditerranée au siège de la Direction interrégionale de la mer Méditerranée à Marseille. Ce dernier rendez-vous de l’année 2025 qui ouvre officiellement la nouvelle mandature du CMF (2025-2028), a permis d’élire la commission permanente et de définir les priorités pour l’année 2026.
Cette nouvelle mandature qui s’inscrit dans la continuité de la précédente est enrichie de la force de proposition des quatorze nouveaux représentants désignés. Les 80 membres du CMF ont procédé à l’élection de leurs représentants en commission permanente, pour une durée de trois ans :
Monsieur Éric BANEL, directeur général des affaires maritimes, de la pêche et de l’aquaculture du ministère de la Biodiversité et des négociations internationales sur le climat et la nature, a souligné la qualité du travail de l’ensemble des acteurs ayant abouti à la révision du volet stratégique du DSF et a défini les priorités en matière de planification maritime en 2026.
Parmi les principaux enjeux identifiés, les membres du Conseil maritime de façade – à commencer par les services de l’État – se sont engagés à :
S’agissant plus particulièrement du déploiement de l’éolien flottant en Méditerranée, les conclusions du programme MIGRALION ont été présentées aux membres après quatre années de travail. La connaissance inédite apportée par le programme s’agissant des espèces d’oiseaux présentes et des saisonnalités de leurs déplacements permettra notamment de mieux définir les études d’impacts des projets de parcs éoliens en mer ainsi que les mesures d’évitement, de réduction et de suivi associées de l’atteinte potentielle à ces espèces, afin de renforcer leur pertinence et leur efficacité. Un suivi dédié sera mis en place sur ce sujet.
En marge du CMF du 16 décembre, le comité de suivi de la mise en œuvre du DSF s’est réuni afin de faire un point d‘avancement des différentes mesures du plan d’action.
Pour sa quatrième année de mise en œuvre, 97% des actions, soit 88 actions sont lancées, dont certaines achevées et pérennes (qui se poursuivent dans le temps). L’analyse détaillée montre un engagement des actions homogène et équilibré entre les actions à portée environnementale et celles à portée socio-économique tout comme entre chacune des grandes thématiques : littoral, ressources halieutiques et aquaculture, espaces et espèces emblématiques, ports et industries navales et nautiques, éduquer et sensibiliser, déchets.
Pour la première fois un bilan quantitatif a été conduit ce second semestre 2025 à l’échelle des « sous-actions ». En effet les 91 actions du plan se déclinent en 272 sous-actions. Leur pilotage varie entre : administrations centrales (86 sous-actions) et échelon local (186 sous-actions). Le bilan 2025 témoigne d’un bon niveau d’engagement à mi-parcours (221/292 sous-actions engagées, achevées ou pérennes -se poursuivent dans le temps-, soit un peu plus de 80% des sous-actions) mais plusieurs insuffisances sont mises en évidence, notamment en matière de suivi et de capitalisation de l’avancement de certaines actions (cf graphique ci-dessous). Des travaux vont être engagés pour en comprendre l’origine et combler ce manque.
Comme au niveau de l’action, l’analyse par thématique montre que l’état d’engagement est assez homogène quelle que soit la thématique avec une mise en œuvre des actions multithématiques et équilibrée qui se situe entre 74% et 96% selon les thématiques. L’état d’achèvement est quant à lui plus variable et oscille entre 19% et 56%. Ces chiffres témoignent du bon niveau d’engagement à mi-parcours du plan d’action mais ne reflètent pas de l’état d’avancement de chaque sous-action ou des efforts qu’il reste à conduire avant leur achèvement.
Les priorités de travail pour l’année 2026 s’appuient, d’une part, sur la nouvelle stratégie de façade maritime, et d’autre part, sur le bilan du plan d’action.
1. La mise en œuvre de la stratégie de façade maritime
La lisibilité, l’accessibilité et l’approfondissement de la stratégie de façade maritime ont été au cœur des travaux de mise à jour du document qui a été adopté le 14 novembre dernier. Pour en favoriser l’appropriation des supports ont été mis en ligne sur le site internet de la direction interrégionale de la mer (Le DSF en bref ; les guides d’appropriation). Il convient dorénavant de renforcer le travail avec les acteurs de la façade, autour de deux axes principaux :
a) Sensibilisation et mobilisation des acteurs : améliorer la connaissance du Document stratégique de façade (DSF) et préciser le rôle que les partenaires sont susceptibles de jouer, notamment en tant que producteurs de données ou pilotes d’actions. Cet effort vise à consolider la coordination et le rapportage des objectifs et des actions.
b) Affermissement du rôle du DSF : conforter la place et la portée du DSF par une meilleure appropriation de l’outil par l’ensemble des acteurs concernés, afin d’en renforcer l’efficacité opérationnelle et la capacité d’entraînement. Il s’agira notamment de travailler à la prise en compte et à la déclinaison des objectifs du document stratégique de façade dans les autres documents de planification (ex : SRADDET, SCoT, etc).
2. La mise en œuvre du plan d’action
Pour 2026, plusieurs thématiques et chantiers prioritaires seront renforcés. Les enjeux identifiés concernent notamment :
Ces thématiques appellent une montée en puissance de l’action publique et une coordination renforcée avec les partenaires concernés, afin d’assurer une mise en œuvre cohérente et opérationnelle des priorités de façade pour 2026.
A noter que le plan d’action doit arriver à échéance en 2027. Les quatre façades maritimes se sont mobilisées depuis le début de l’année auprès des administrations centrales pour demander une prolongation du plan d’action en vigueur, déjà très ambitieux, jusqu’en 2030 et une révision conjointe de la stratégie et du plan d’action en 2030. Ceci permettrait de se consacrer pleinement à la mise en œuvre des documents et à l’atteinte des objectifs. L’année 2026 pourra ainsi être pleinement consacrée à la mise en œuvre du document stratégique de façade.
Pour consulter la note "Bonnes pratiques des travaux de balisage écologique en méditerranée"
Pour plus d’informations
Pour consulter le guide
Pour télécharger la grille d’analyse « Indice de PErtinence de Retrait de Bateaux Hors d’Usage »
Pour plus d’informations
Pour télécharger la boîte à outil pour la mise ne place de ZMEL pour le navires de moins de 24m
Pour télécharger la note d’enjeux environnementaux sur le développement des navettes maritimes
Action du DSF : Elaborer et mettre en œuvre uns stratégie de gestion durable de la croisière en Méditerranée
Trois ans après la mise en œuvre de la Charte croisière durable en Méditerranée française, une révision a été réalisée. Cette nouvelle version, applicable dès janvier 2026, intègre de nouveaux enjeux environnementaux et les récentes évolutions réglementaires, telles que la création de la Zone de Protection Maritime Particulièrement Vulnérable (ZMPV) en Méditerranée nord-occidentale et l’entrée en vigueur de la zone de contrôle d’émissions des oxydes de soufre en Méditerranée (zone SECA MED).
En 2025, La Principauté de Monaco devient partenaire de la charte avec cette nouvelle version plus ambitieuse.
Le 6 juin 2025 à Marseille, 26 premières compagnies de croisière ont signé la nouvelle Charte croisière durable en Méditerranée. Parmi eux, figurent 4 grands groupes de compagnies ainsi que 7 compagnies indépendantes. Ensemble, ces signataires représentent déjà environ 67 % des escales prévues en 2025, soit 1 355 escales. La signature des autres compagnies se prolongera durant le second semestre.
La signature officielle des deux Etats, par Mme Céline CARON-DAGIONI, ministre de l’équipement, de l’environnement et de l’urbanisme, de la Principauté de Monaco et de M. Philippe TABAROT, ministre des transports a eu lieu le 7 juin dans le cadre du « Blue Economy and Finance Forum » (BEFF), organisé à Monaco, en ouverture de l’UNOC.
Avec l’intégration de Monaco, la Charte « croisière durable en Méditerranée française » trouve une dimension internationale et devient désormais la charte « Croisière durable en Méditerranée ». Cette évolution reflète une volonté de renforcer la coopération régionale au sein de la Zone Maritime Particulièrement Vulnérable de Méditerranée Nord Occidentale autour d’enjeux de durabilité maritime sur trois échelles : portuaire, eaux territoriales et ZMPV.
L’édition 2025 de la Charte croisière durable en Méditerranée, applicable dès janvier 2026, repose désormais sur 20 engagements renforcés couvrant 8 thématiques. Elle traite de problématiques allant de la réduction des émissions atmosphériques, de la gestion des déchets, de la collaboration avec les acteurs territoriaux pour améliorer l’empreinte sociale et environnementale de l’activité ou encore de la sensibilisation des passagers.
La DIRM MED a mis à disposition des compagnies des supports d’information (vidéos, exposition photographique et affiches de sensibilisation) déployables dans les terminaux à passagers et à bord des navires afin de sensibiliser les passagers sur les enjeux environnementaux en Méditerranée.
Action du DSF : Structurer la formation des services de l’Etat et des collectivités territoriales à la prise en compte des objectifs environnementaux dans leurs missions
Le dispositif "Territoire engagé pour la Méditerranée" entre en vigueur pour répondre à l’ampleur des enjeux maritimes auxquels doivent faire face les communes littorales.
La Région Provence -Alpes-Côte d’Azur, en partenariat avec l’Agence Française de Normalisation (AFNOR), est la première collectivité à proposer un outil d’accompagnement adapté au déploiement d’une politique maritime locale capable de valoriser l’identité maritime des territoires, d’organiser leur résilience face au changement climatique et de développer l’économie bleue.
Cette certification est le fruit d’une collaboration étroite, portée dans le cadre du Parlement de la mer de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur avec les services de l’Etat et l’ensemble des partenaires de la vie maritime en région.
La certification « Territoire engagé pour la Méditerranée » est un cadre pour la reconnaissance et l’application des principes qui valorisent l’engagement des territoires pour la mer Méditerranée. Elle propose une démarche pour évaluer ces principes et mesurer les résultats obtenus. Elle a été conçue pour être un outil d’accompagnement des 54 communes littorales de la région, ainsi que les 10 communes de l’étang de Berre, afin de les aider à répondre aux problématiques spécifiques liées à la gouvernance, la transition écologique et énergétique, l’économie et l’emploi, l’éducation – la formation - la sensibilisation des élus et des publics, en lien avec la mer.
Le référentiel s’adresse potentiellement à l’ensemble des communes littorales de la façade maritime en Méditerranée française. Il comporte un certain nombre de prescriptions qui ne concernent que le cadre de compétences des communes et uniquement les actions soutenues techniquement ou financièrement par des dispositifs publics existants.
L’ensemble des prescriptions sont classées en 7 grands domaines et sont compatibles au document stratégique de façade : environnement ; social ; économie ; emploi ; gestion du trait de côte et des risques ; culture et patrimoine ; éducation et sensibilisation ; gouvernance.
Il s’agit d’une certification à 3 niveaux :
La démarche de certification va permettre :
Dans le cadre de la convention de partenariat liant les services de l’Etat, la Région et le Centre National de la Fonction Publique Territoriale, un programme de formation rattaché directement à la certification Territoire engagé pour la Méditerranée sera proposé au 1er trimestre 2026. Celui-ci se décline suivant 4 modules : la mise en œuvre d’une politique maritime à l’échelle communale, la gestion des plages, la désimperméabilisation et la végétalisation, et enfin la gestion de l’eau et de l’énergie.
Ces programmes seront proposés aux personnels en charge de la coordination de la politique maritime locale, aux personnels encadrant des services dédiés, aux autres personnes intéressés issues de la fonction publique territoriale.
Pour les élus, en partenariat avec l’Agence Régionale pour la Biodiversité et l’Environnement, la Région et ses partenaires pourront proposer aux élus et leurs adjoints des sessions de sensibilisation qui s’inscrivent sur la base des Biodiv’tours."
Pour la suite, l’ambition est que le référentiel puisse être adapté pour répondre aux enjeux et être employé par l’ensemble des communes de France métropolitaine.
Contacts : parlementdelamer@maregionsud.fr
En illustration : François de CANSON, Maire de La Londe les Maures, entouré des Maires des communes du littoral varois, reçoit de l’AFNOR et Christophe Madrolle, représentant le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la 1ère certification « Territoire engagé pour la Méditerranée », le 10 juillet 2025.
Alizée DENIEL - Ingénieure statisticienne pour la pêche récréative à l'IFREMER
Barbara MATHEVON - Directrice de MIRACETI
Claire LOZACHMEUR - Chef du service Emploi-Formation à la Direction Interrégionale de la Mer Méditerranée
Namadie FAURE - Cheffe du service gestion intégrée de la mer et du littoral à la Direction Mer et Littoral de Corse
Shérine ROBERT - Alternante à la Mission Coordination Mer et Littoral à la Direction Interrégionale de la Mer Méditerranée
| Evénement | Date |
|---|---|
| CNP Bleu | 29 janvier 2026 |
| Webinaire CNFPT PACA - Intégrer la mer à son projet de territoire en construisant une politique maritime locale ambitieuse | 12 février 2026 |
| Comités techniques DSF | 2 mars, 4 juin & 01 octobre 2026 |
| Clubs des services instructeurs mer et littoral de la façade Méditerranée | 26 mars & 8 octobre 2026 |
| Commission administrative de façade (CAF) | 10 avril 2026 |
| Conseil Maritime de Façade (CMF) | 19 juin 2026 |
Anne-Sophie JULIEN
Déléguée Générale de l’UVPO
Le Document Stratégique de Façade Méditerranée constitue un véritable fil conducteur pour notre réseau de ports. Il offre un cadre stratégique clair qui reconnaît pleinement la place de la plaisance dans l’économie littorale, tout en rappelant notre responsabilité sur les écosystèmes côtiers.
Les orientations qu’il fixe — transition environnementale, gestion durable des espaces littoraux, adaptation au changement climatique, qualité de services — rejoignent directement les défis opérationnels auxquels nous sommes confrontés au quotidien.
Concrètement, ce document éclaire et légitime plusieurs démarches que nous conduisons déjà en Occitanie. L’opération groupée menée avec les ports de la baie d’Aigues-Mortes sur les dragages et la valorisation des sédiments, soutenue par la DIRM Méditerranée, en est un bon exemple : mutualiser, optimiser, sécuriser… tout en préservant la fonctionnalité portuaire et en favorisant l’économie circulaire.
De même, l’engagement collectif de nos ports dans la certification « Ports Propres », qui sera amplifié en 2026 par un appel à projets spécifique du Plan Littoral 21, s’inscrit pleinement dans les priorités du DSF : montée en gamme environnementale, gestion exemplaire des déchets, des eaux usées et des pollutions diffuses, sensibilisation des usagers.
Enfin, la réflexion menée actuellement en Occitanie, dans le cadre d’un projet en lien avec les étudiants de l’IRA de Bastia sur la gestion dynamique des places de port ouvre des perspectives innovantes pour améliorer la disponibilité des anneaux et fluidifier les usages saisonniers.
En somme, le DSF Méditerranée n’est pas seulement un cadre stratégique : c’est un véritable cap, parfois ambitieux, mais qui a le mérite de nous pousser à avancer dans la bonne direction… même quand la mer est un peu formée !
Comité de rédaction : DIRM Méditerranée - Mission de coordination des politiques de la mer et du littoral Kristenn Le Bourhis, Charlotte Mucig, Violaine Talleu, Julie Idoux, Benoit Rodrigues, Marie Jouandet
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